La Communauté de Communes du Thouarsais, dans les Deux-Sèvres, s'est engagée dans un processus participatif ambitieux d'élaboration de son nouveau projet de territoire pour la période 2026-2035. Ce projet, qui vise à définir les orientations stratégiques et les actions concrètes pour le développement durable et harmonieux du territoire, bénéficie de l'accompagnement de l'Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l'environnement).
Un projet de territoire participatif
L'élaboration du projet de territoire du Thouarsais repose sur une démarche participative impliquant l'ensemble des acteurs locaux : élus, agents, habitants, associations, entreprises et partenaires institutionnels. Cette approche vise à mobiliser les regards et les compétences de chacun pour co-construire un avenir commun, en phase avec les aspirations et les besoins locaux. L'Ifrée joue un rôle clé dans ce processus en apportant son expertise en matière de dialogue et de construction de programmes de développement durable. L'Institut accompagne la Communauté de Communes du Thouarsais dans la conception du dispositif participatif et l'animation de séminaires et ateliers territoriaux. Ces espaces de dialogue permettent de recueillir les contributions des différents acteurs et de les intégrer dans la réflexion collective.
Les modalités participatives (déambulations, séquençage des travaux de groupes avec des supports favorisant l'esprit de synthèse, animation de temps d'échanges, débats mouvant pour se positionner, etc.) ont été imaginées pour favoriser le partage des visions, l'appropriation des enjeux par les habitants et les acteurs locaux et la projection à 10 ans qu'ils et elles font de leur territoire.
L'Ifrée identifie deux facteurs importants d'un projet de territoire participatif
Une gouvernance spécifique au projet de territoire
La Communauté de Communes du Thouarsais a mis en place une gouvernance dédiée au projet de territoire comprenant un Comité de pilotage (COPIL) composé d’élus communautaires et un Comité technique (COTECH) composé du Directeur Général des Services, des Directrices Générales Adjointes et de certains responsables ou agents de services clés.
L’Ifrée travaille avec le COTECH pour définir et mener le dispositif participatif dans son ensemble, puis le COTECH en discute avec le COPIL et ce dernier arbitre sur les choix à faire. Ce fonctionnement assure une vision partagée et un portage politique de la démarche. Cet aspect est, selon nous, un levier fort d’une démarche participative qui permet :
- de faire monter en compétences agents et élus sur la conception et la mise en place d’un dispositif participatif ;
- d’arbitrer et réguler au fur et à mesure du dispositif sur ce qui est à améliorer, à privilégier ;
- de s’assurer qu’il y aura des suites données aux productions issues du dispositif participatif mis en place car le COPIL.
Cela peut paraître anodin mais tous les dispositifs participatifs ne bénéficient pas d’une gouvernance dédiée. Le plus souvent, le dispositif s’appuie sur une instance de décision existante (conseil municipal, conseil communautaire) qui se mobilise pour le lancement du dispositif mais est souvent plus difficilement mobilisable tout au long et à la fin du dispositif, quand il faut y donner des suites.
Travailler ensemble pour croiser les regards entre : habitants, acteurs socioéconomiques, agents, élus
Le dispositif participatif a été conçu pour s’adresser à différents profils du territoire. Il s’agit, pour la Communauté de Communes, de son document socle pour les 10 prochaines années, qui fixe les ambitions à tenir. Ce document doit donc répondre d’une part aux besoins locaux et d’autre part à ce que souhaitent porter les élus pour l’avenir du territoire.
1) Se mettre d’accord sur les enjeux du territoire
Dans un premier temps, les élus et agents ont été invités à élaborer le diagnostic du territoire et à en identifier les enjeux. Ces enjeux ont ensuite été partagés, lors de deux ateliers territoriaux, avec les habitants et acteurs-socioéconomiques afin qu’ils les enrichissent et les priorisent avec leurs regards d’usagers et d’experts de certaines thématiques.
2) Recueillir les visions souhaitées du Thouarsais 2035
Lors de deux ateliers dédiés, les habitants et acteurs locaux ont pu émettre, pour chaque enjeu, leurs visions souhaitées du territoire en 2035. Ex. sur l’enjeu de la ressource en eau : En 2035, le territoire a été transformé. Notre rapport à l'occupation du sol a favorisé l'infiltration, les espaces imperméables continuent de se réduire, toutes les maisons sont déconnectées du réseau d'eau pluvial. Par ailleurs, le nombre d’habitations situées en zones inondables a été diminué de moitié. On assiste à une revégétalisation des zones urbaines, qui rend supportables les périodes de canicule.
3) Identifier des ambitions fondatrices pour le futur projet de territoire
Sur la base des enjeux identifiés collectivement et de toutes les visions souhaitées, le COPIL a identifié 4 ambitions pour le projet de territoire 2035.
4) Se mettre d’accord sur les objectifs à poursuivre dans chaque ambition
Un séminaire réunissant élus et agents communautaires et communaux a permis de présenter les ambitions et d’identifier les objectifs à se fixer pour répondre aux ambitions.
Les différents publics du territoire ont été sollicités, parfois séparément pour leur permettre d’échanger entre pairs, parfois ensemble pour leur permettre de croiser leurs regards.
Nous observons particulièrement :
- l’importance pour les élus et agents de discuter ensemble de l’avenir du territoire afin de croiser vision politique et technique,
- l’importance de l’intégration de l’échelon communal (maires, élus communaux, secrétaires de mairie) dans le dispositif afin de recueillir les visions locales et pas uniquement intercommunales.
A cheval entre l’animation de dispositifs participatifs et les outils de prospective, servi par des acteurs locaux particulièrement investis, cet accompagnement a été de notre point de vue une belle réussite dont les fruits profiteront au territoire et à ses habitants.
