Les points clés pour intégrer ou monter votre programme de sciences participatives !

Depuis 2009 l’Ifrée observe l’évolution foisonnante des sciences participatives et se propose d’aider les professionnels à mieux s’en saisir*. Aujourd’hui les programmes se multiplient toujours et il est de plus en plus difficile d’avoir une vue d’ensemble du paysage des sciences participatives et d’en saisir les intérêts et les limites en fonction de nos intentions.

C’est pourquoi l’Ifrée propose dans le cadre de la formation « Intégrez ou montez votre programme de sciences participatives » à la fois un panorama large de ce qui existe et des clés de lecture pour une mise en œuvre adaptée à vos besoins.

Après avoir été réalisé 3 fois à Montpellier à destination des gestionnaires d’espaces naturels, avec l'ATEN puis l'AFB, cette formation arrive en Deux-Sèvres du 6 au 8 avril prochain, dans les locaux de Zoodyssée, partenaire historique du CNRS de Chizé sur ses programmes de sciences participatives.

Voici ci-après, un aperçu des repères clés et de la démarche qui y sont délivrés.

 

Les sciences participatives, de quoi s’agit-il ? **

Les sciences participatives proposent aux citoyens, même novices, de produire des données intéressant la science dans le domaine de la biodiversité. Cette dynamique arrivée en France au milieu des années 2000 soulève aujourd’hui un grand enthousiasme et de nombreux acteurs réfléchissent à se doter de tels programmes.

Mais derrière une appellation unique se cachent des réalités diverses, et la première chose à faire avant de s’engager dans un tel projet est de bien définir quel type de programme de sciences participatives on souhaite mettre en place ou intégrer. Selon que notre finalité soit de « bancariser » des données, de répondre à une question scientifique ou d’impliquer le public dans la connaissance ou la gestion/conservation de la biodiversité, on s’inscrira dans l’un des 3 types de programmes suivants.

• Les bases de données naturalistes collaboratives

Il s’agit de programmes mis en place par des naturalistes qui souhaitent avant tout mutualiser leurs données à travers une base de données en ligne. Elles sont légion dans les associations de protection de la nature, qui recueillent depuis longtemps les données des naturalistes sur des fiches en papier pour alimenter atlas et inventaires. La facilité offerte par les outils en ligne favorise la tendance actuelle à l’ouverture à un large public. En 2006, la LPO de Haute-Savoie a développé un programme de ce type pour la faune en général, il est aujourd’hui repris sur la quasi-totalité du territoire national, sous l’appellation visionature.

• Les programmes basés sur un projet de recherche

Ils sont mis en place par des chercheurs qui sollicitent les citoyens pour démultiplier leurs forces d’observation et visent à tester une hypothèse scientifique, définie dans le cadre de laboratoires de recherche. Ils sont souvent nationaux. C’est le cas, parmi les plus connus, de l’Observatoire des papillons de jardins (OPJ) mis en place par le Museum national d’histoire naturelle et Noé conservation. Ces programmes peuvent être accompagnés d’un volet pédagogique souvent à destination des scolaires. L’ensemble des programmes du Museum sont aujourd’hui proposés aux scolaires sous l’appellation Vigie Nature Ecole.

• Les programmes à visée éducative ou de gestion/conservation

Ce sont des programmes basés sur une implication forte des participants et qui portent en eux-mêmes une dynamique éducative, qu’il s’agisse d’impliquer les personnes dans la construction de leur connaissance ou encore de les associer à une dynamique de gestion/conservation en produisant des outils de suivi participatifs. Les opérations « 24 heures de la nature » ou « de la biodiversité » entrent par exemple dans ce champ. Une formation spécifique à la mise en place d’une telle opération a été réalisée en partenariat avec les écologistes de l’Euzière et le CPIE de Coutières en 2018.

 

Une fois le type de programme défini, il faut envisager la façon de « recruter » les premiers participants.

L’effort à fournir pour toucher les futurs participants dépend à la fois de la volonté ou non de toucher un public a priori très éloigné du thème (c’est le cas des programmes à visée éducative) et du taux de participation souhaité (rapport entre le nombre de participants souhaité et la population totale), qui peut, s’il est important, forcer à aller au-delà des volontaires de la première heure pour attirer aussi des personnes qui ne se seraient pas mobilisées d’elles-mêmes.

 

Il faut ensuite s’interroger sur la façon de faciliter leur engagement dans le programme et leur participation active.

Pour les bases de données naturalistes collaboratives, c’est l’ergonomie de l’outil de saisie en ligne et les dispositifs favorisant l’échange entre participants (animation de forums, listes de diffusion…) qu’il faut travailler.
Pour les programmes basés sur un projet de recherche, c’est l’adaptation du protocole au public et la mise à disposition de ressources et d’outils permettant l’auto-formation.
Pour les programmes à visée éducative ou de gestion/conservation, c’est l’accompagnement individualisé des participants qui sera à développer.

 

Dans la durée il faudra aussi se poser la question de la fidélisation des participants

Est-elle importante pour le programme, ou remplaçable par le nombre ? Devient-elle nécessaire si le nombre de participants potentiels n’est pas extensible ? Il s’agira alors essentiellement de valoriser les participants et leur travail, notamment en leur faisant un retour sur les résultats du programme, mais aussi de rassurer les participants sur leur travail, leur utilité, de les remercier de leur participation ou de renouveler l’intérêt par des petites enquêtes supplémentaires. Enfin, le fait de permettre un investissement à différents niveaux dans le programme permet aussi aux plus motivés de trouver leur place et de pouvoir évoluer sans se lasser.

 

Intégrer ou monter son programme de sciences participatives sur la biodiversité
Formation sur 3 jours, du lundi 6 au mercredi 8 avril 2020 à Villiers-en-bois (79)

 

* : L’Ifrée s’intéresse à la dynamique des sciences participatives depuis 2009, date à laquelle l’Institut contribue au colloque « Sciences Citoyennes & Biodiversité » au titre de sa participation au programme « Des nichoirs dans la plaine » et publie le livret « Sciences participatives et Biodiversité – implication du public, portée éducative et pratiques pédagogiques associées ». Cette publication propose une typologie permettant de mettre de la nuance dans les programmes de Sciences Participatives qui ont émergé de différentes structures et avec différents objectifs de départ. Elle propose aussi une analyse des clés de réussite des différents programmes. Le livret est disponible ici (remonter au livret n°2 dans la page)

 

** : D’après l’article « Avant de lancer un programme de sciences participatives... » paru dans la revue « Espaces naturels » n°44 - octobre 2013, rédigé par Annie Bauer, Ifrée

Article complet sur : http://www.espaces-naturels.info/avant-lancer-programme-sciences-participatives

 

 

 

 

 

 

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